Le Dernier Né
Ton Cordon, ta petite main avancée, encore un miracle
Lorsque tu t'es mise à respirer
Peut-être que nos yeux ne voient pas
Immédiatement, un peu de temps pour assimiler
Lorsque tu es arrivée, sauvée dans ses mains gantées
Arrachée brutalement, course folle dans les couloirs hospitaliers
Il y a eu ce camion passé, la portière arrachée
Encore un miracle, lorsque rien n'est arrivé
Comme un grand silence, un voile blanc
Passé devant elle, immobile, un grand vent
Le souffle coupé, un instant arrêté
Sans doute, n'était ce pas le bon moment
Un dernier né, une maladie attrapée
Ils t'avaient déjà condamné
Elle t'a soigné, à sa manière
Elle non plus, elle n'a rien écouté
Et c'est tant mieux
Sinon elle ne t'aurait pas sauvé
Ils t'avaient déjà condamné
Rien que sous le poids des mots
Des regards peinés, déjà condamné
A l'époque pas de nourriture artificielle
Ils projetaient la mort partout autour d'elle
Sans doute, n'était ce pas le bon moment
Une petite boite à chaussure
Ils l'ont mise dans une petite boite en carton
Un peu comme une poupée miniature
Un bébé né beaucoup trop en avance
A l'époque pas de réanimation
Une petite boite en carton
Pour te garder bien au chaud
Ils ont mis du coton, des couvertures
Ils ont prié le ciel, comme une avance
Pour un échange de tournures attendues
Sans doute, n'était ce pas le bon moment