Conscientiser sa propre mort est la faculté à accepter et à intégrer notre propre finitude.
Ce travail intérieur se réalise très souvent, face à l'épreuve de la maladie, une expérience de mort imminente ou la perte d'un être cher.
De manière schématique et symbolique, ces expériences douloureuses, nous amène progressivement au centre de nous-mêmes.
Cette acceptation mène à une existence plus riche de sens, avec la naissance des capacités innées à sentir, ressentir et à revenir vers l'essentiel.
Un peu comme un coup de tonnerre subite, nous réalisons, parfois violemment, que nous ne sommes ni tout puissant ni immortel.
Suite à ces épreuves, des déguisements empruntés s'en vont, des masques se retirent avec une tendance à oser être ce que nous sommes. A vivre, de façon plus conforme et authentique.
Ces transformations internes nous amènent à plus de sincérité avec nous-mêmes et les autres, mais aussi à une nouvelle philosophie de vie.
C'est un chemin, une route vers soi, qu'il n'est pas toujours facile d'appréhender avec sérénité, tant les changements radicaux intérieurs bousculent notre regard.
Des croyances solidement bâties s'effondrent et peuvent venir nous déraciner de nos anciens fondements et des convictions acquises au fil des années.
Certaines études affirment qu'il faut en moyenne 6 à 7 ans pour se remettre et conscientiser une expérience de mort imminente.
Ces états de conscience modifiés, amène parfois des visions, des symboles perçus ou des évidences sur la suite du chemin à prendre.
Lorsque la Mort nous surprend, nous revenons à l'essentiel. Nous revenons vers la Vie plutôt que le survivre et les faux semblants.
La société actuelle a encore dû mal à intégrer la mort comme partie prenante de la vie.
Les Soins palliatifs peinent à s'établir puisque leur culture se heurte encore à des codes et des croyances établies.
Les Soins palliatifs rétablissent justement la Vie lorsque nous avons cessé de la célébrer
En conscientisant sa propre mort, de nombreux bénéfices opèrent, laissant la place à des lâchers prises successifs.
Non pas que la souffrance n'existe pas. Mais qu'il est plutôt possible de la transcender, et de la redessiner dans d'autres optiques.
Très souvent, cet aboutissement est la réalisation de soi-même, dans des aspects simples, authentiques et salvateurs.
Lorsque la Mort nous surprend, nous devenons à même de nous laisser surprendre par la beauté de la Vie